Lightning Web Components (LWC) data-driven : guide pratique pour démarrer le développement
Avis d'experts
11 décembre 2025
Dans l’écosystème Salesforce, la capacité à construire des interfaces utilisateur agiles, réutilisables et faciles à maintenir est un facteur clé de succès. Les Lightning Web Components (LWC) nous offrent un framework moderne et performant pour y parvenir. Cependant, la véritable puissance se révèle lorsque nous adoptons une approche « data-driven » (pilotée par les données).
Un composant data-driven est un composant dont le comportement et l’affichage ne sont pas codés en dur, mais sont dictés par des données externes. Il est crucial de distinguer deux types de données dans cette approche :
- Les données de configuration (métadonnées) : Ce sont les instructions qui définissent comment le composant doit se comporter. Par exemple : quel objet interroger, quels champs afficher, quel titre utiliser, etc. Ces données définissent le « cadre » du composant.
- Les données à afficher (données) : Ce sont les informations opérationnelles que le composant présente à l’utilisateur, comme une liste d’enregistrements. Ces données sont dynamiques et résultent de l’exécution des instructions de configuration.
Cette séparation est la pierre angulaire d’une architecture LWC saine et évolutive.
Pourquoi adopter une approche data-driven dans vos composants LWC ?
Développer des composants pilotés par les données n’est pas une simple préférence technique ; c’est un choix stratégique qui apporte des avantages concrets.
- Réutilisabilité maximale : Le même composant peut être utilisé dans des contextes complètement différents simplement en changeant sa configuration. Un composant « liste générique » peut afficher des Contacts sur une page et des Opportunités sur une autre, sans modifier une seule ligne de son propre code.
- Maintenance simplifiée : Lorsqu’une modification est nécessaire (par exemple, ajouter une colonne), elle se fait au niveau de la configuration, et non dans le code. Cela réduit les risques, accélère les déploiements et rend la maintenance accessible aux administrateurs.
- Évolutivité (scalability) : Votre base de composants ne grandit pas de manière exponentielle avec les nouvelles demandes. Au lieu de créer un nouveau composant pour chaque besoin similaire, vous réutilisez et configurez les composants existants.
- Flexibilité pour les administrateurs : En exposant la configuration via l’App Builder, vous donnez le pouvoir aux administrateurs de personnaliser l’expérience utilisateur sans intervention d’un développeur.
Qui bénéficie des composants LWC data-driven ?
Cette approche bénéficie à l’ensemble des acteurs d’un projet Salesforce :
- Les développeurs : Ils construisent des composants plus intelligents, plus propres et se concentrent sur la logique complexe plutôt que sur la duplication de code.
- Les architectes : Ils peuvent concevoir des solutions élégantes et pérennes. L’approche data-driven est un pilier des bonnes pratiques d’architecture.
- Les administrateurs : Ils gagnent en autonomie pour répondre aux besoins métier. Modifier une liste devient une simple tâche de configuration.
- L’entreprise : Elle bénéficie d’une solution plus agile, moins coûteuse à maintenir et qui s’adapte plus rapidement aux évolutions.
Développer un composant LWC data-driven : méthode et cas concret
Créons notre composant dataDrivenListComponent capable d’afficher une liste d’enregistrements. Pour simplifier au maximum, nous allons éclater la configuration en plusieurs champs directement modifiables dans l’App Builder.
1. La donnée de configuration (Le « plan »)
Fini le JSON complexe ! L’administrateur configure le composant directement avec des champs dédiés dans l’App Builder :
- Titre de la carte :
Contacts récents - Icône :
standard:contact - Nom de l’objet API :
Contact - Champs à afficher :
Name,Title,Phone - Filtre WHERE :
AccountId = '{recordId}' - Limite d’enregistrements :
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Le composant devient ainsi extrêmement simple à mettre en place pour un non-développeur.
2. Le code du composant (LWC)
dataDrivenListComponent.js-meta.xml (le fichier de configuration)
Ce fichier expose maintenant chaque option de configuration comme une propriété distincte, ce qui génère des champs de saisie clairs dans l’App Builder.

dataDrivenListComponent.html (la structure)
Le template HTML est désormais encore plus direct. Il se lie directement aux propriétés @api comme title et icon.


dataDrivenListComponent.js (la logique simplifiée)
Le JavaScript est beaucoup plus simple. Fini le parsing de JSON ! Les propriétés @api sont utilisées directement par le @wire service, rendant le code plus lisible et purement réactif.


LWC data-driven : le pilier d'une architecture Salesforce moderne
Adopter une approche de développement data-driven avec les LWC transforme radicalement la manière de concevoir des applications sur Salesforce. En séparant clairement la configuration (le « quoi faire ») des données (le « résultat »), nous créons des composants qui ne sont pas de simples éléments d’interface, mais de véritables outils réutilisables, flexibles et puissants.
Cette version simplifiée montre à quel point le framework LWC est puissant. En éclatant la configuration en propriétés @api distinctes, nous livrons un composant non seulement réutilisable par les développeurs, mais surtout extrêmement simple à configurer par les administrateurs, ce qui est souvent le but ultime d’une bonne architecture sur Salesforce. L’effort initial de conception est minime, mais le retour sur investissement en termes de maintenance, d’évolutivité et d’agilité est immense.